Lettre ouverte : l’opposition municipale demande au maire d’accélérer la mise en place des pistes cyclables

Nous, élus d’opposition municipale et métropolitaine, nous opposons à la mise en place des 30kmh à Clermont-Ferrand car convaincus que cette mesure n’est pas à la hauteur des enjeux.

Côté pollution, aucune étude ne démontre un avantage quelconque.

Côté sécurité, réduire la vitesse de 50kmh à 30kmh n’engendrera pas selon les statistiques moins d’accidents, mais des blessés moins graves. Pour notre part nous voulons qu’il n’y ait plus d’accident. Pour cela vous devez mettre en place urgemment un ensemble de mesures.

D’autre part il est vital d’adapter notre ville à la nouvelle place occupée par le vélo.

Vous devez rapidement :
-créer un véritable réseau de pistes cyclables sécurisées, continues, protégées, prioritaires et apaisées,
-mettre en place toutes les infrastructures nécessaires (bornes de recharge, stations libre-service de vélos, trottinettes, mono-roues électriques) à la pratique des mobilités alternatives,
-déployer des navettes autonomes dans différents quartiers de la ville,
-développer une politique en faveur des voitures électriques et hydrogène,
-accélérer la réalisation des deux lignes de transports en commun, de façon intelligente, en protégeant l’attractivité commerciale de nos quartiers et en évitant d’engorger les axes annexes.

En vous contentant de réduire la vitesse à 30 km/h il y aura encore beaucoup de blessés et même des morts. Avec moins de voiture, c’est mécanique, il y aura moins d’accidents, moins de blessés et moins de victimes.

Monsieur le maire, l’idéologie de madame Hidalgo est très mauvaise conseillère.

Regardez ce qui marche ailleurs et remettez en question vos certitudes.

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Au-delà de tout cela, nous vous demandons d’agir en urgence sur trois niveaux.

Tout d’abord sur le respect du code de la route. De la part des automobilistes, de la part des piétons et de la part des cyclistes eux-mêmes.

Le VÉLO en ville, nous connaissons. Pour certains d’entre nous, nous le pratiquons depuis plus de dix ans. Quasi quotidiennement. L’insécurité vient le plus souvent des automobilistes. C’est celui qui sort de stationnement de façon intempestive. Celui qui ouvre sa porte brutalement alors qu’un cycliste est engagé sur une bande cyclable. Celui qui change de file. Celui qui change subitement de direction sans mettre son clignotant. Celui qui stationne « juste une minute sur une bande cyclable…». Celui qui a les yeux plongés dans son smartphone à l’arrêt au feu. Celui qui ignore le principe du contre-sens et qui occupe toute la rue pensant que vous cycliste vous êtes en sens-interdit.

C’est tout cela qui est anxiogène pour le cycliste.
C’est tout cela qui provoque des accidents.
Ce n’est pas la vitesse.
Ce sont tout simplement les fautes de conduite, l’inattention, le non-respect des règles du code de la route de la part des automobilistes.

Réduire de 50kmh à 30 km/h la vitesse sans solutionner la dangerosité liée à la mauvaise conduite, ne changera rien.

Les automobilistes, mais aussi les PIÉTONS doivent apprendre à vivre avec les cyclistes. Le phénomène est enclenché et rien ne l’arrêtera. Il y aura de plus en plus de cyclistes dans les rues de Clermont-Ferrand. Dans les rues et sur les pistes cyclables aménagées sur les trottoirs. Les piétons doivent l’admettre et respecter ces voies. Si l’on prend l’exemple de de la piste située boulevard François Mitterrand, les vélos, surtout ceux qui sont dotés d’une assistance électrique, peuvent atteindre des vitesses élevées, pratiquement celles que vous voulez imposer aux voitures. Un piéton non attentif va se mettre en danger et va mettre en danger le cycliste.

Il faut plus et mieux matérialiser ces pistes. Apposez des panneaux et faites des marquages au sol. Faites de la pédagogie, donnez plus d’informations.

Combien de passants sortent de la librairie des Volcans la tête plongée dans le bouquin qu’ils viennent d’acheter ? Pourquoi ? Parce qu’ils ont toujours fait comme ça !

Les CYCLISTES eux-mêmes doivent se montrer exemplaires dans le strict respect des règles de circulation. Reconnaissons qu’il arrive parfois aux cyclistes d’adopter des attitudes dangereuses.

C’est aux pouvoirs publics, à la municipalité, à la métropole, à vous, d’accompagner tous ces changements.

D’autre part les élus d’opposition dénoncent le retard coupable de la ville et de la métropole en matière d’infrastructures cyclistes.

Trois morts en quinze jours, seize cyclistes gravement blessés (sur l’agglomération clermontoise) dans des accidents depuis le début de l’année, c’est le coût du retard en matière l’aménagement cyclable. Les chiffres, alarmants, parlent d’eux-mêmes. Et la situation va malheureusement empirer si rien n’est fait.

Voilà pourtant dix ans que nous réclamons des infrastructures sécurisées. Dix ans que nous réclamons la sécurisation des cyclistes clermontois.

Après le non-respect du code de la route, l’inadaptation de la ville à la hausse du nombre de cyclistes est la deuxième grande cause des accidents, des blessés et des morts. Nous dénonçons votre incapacité à mettre en œuvre une nouvelle politique de mobilité. Cette incapacité ou cette absence de volonté nous a mené là où nous sommes aujourd’hui. Nous avions malheureusement anticipé tout cela. Et vous ne nous avez pas écouté. Les décisions n’ont pas été prises il y a dix ans et nous le payons aujourd’hui. Au prix fort. Parce que nous sommes dans le mur.

Le retard que vous avez fait prendre à notre ville et à notre métropole est coupable.

Tant qu’il y avait peu de cyclistes, il y avait peu d’accidents. Aujourd’hui le nombre de cyclistes a augmenté. Leur sécurité n’a pas suivi. Le nombre d’accidents s’est donc accru mécaniquement et le nombre de victimes, avec. Voilà la réalité.

Enfin nous dénonçons la lenteur avec laquelle vous mettez en place le schéma cyclable voté à la métropole.

Pour rappel nous avons voté en 2018 – il y a trois ans – un réseau de 365 kms sur l’agglomération. Nous l’avons voté sur dix ans. Il doit normalement être terminé en 2028. Pour que les délais soient tenus, les trois dixièmes devraient aujourd’hui être réalisés, soient 110 kms. Notre question est simple : où en êtes-vous à ce jour ? Un exemple, l’avenue Jean Mermoz où a eu lieu le dernier accident mortel ne sera correctement équipée qu’en 2026. C’est inadmissible.

Monsieur le maire et président de la métropole, vous ne respectez pas vos engagements vis à vis des organisations de cyclistes que vous deviez associer à la réalisation du schéma. Alors que chaque année des rencontres de suivi de l’avancement devaient se tenir, nous déplorons que la dernière réunion ait eu lieu l’an dernier et que depuis rien ne se soit passé. Selon les associations, après plusieurs relances, une réunion était prévue le 27 octobre dernier, mais elle a finalement été reportée en janvier 2022.

Tout cela n’est pas sérieux. Tout cela est emblématique de la lenteur avec laquelle vous avancez. Tout cela est très symbolique de votre manque d’implication, de votre manque de volonté d’agir et du peu d’appétence que vous avez pour le vélo.

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En conclusion nous vous demandons solennellement et urgemment de procéder :
-à l’accélération de la réalisation du réseau cyclable,
-au traitement des zones les plus accidentogènes,
-à la mise en place d’une politique éducative (répressive le cas échéant) envers les automobilistes,
-au développement d’une batterie de mesures favorisant le déploiement des différentes mobilités alternatives propres.

Tout cela nous en sommes conscient demande du travail et du courage. Certainement plus que la simple mise en place d’une réduction de la vitesse en ville. Mais c’est le prix à payer pour endiguer la spirale des morts.