Le budget primitif 2021 de la majorité ne permettra pas de répondre aux prochains enjeux de Clermont-Ferrand

par | 16 Déc 2020

La majorité de Clermont-Ferrand a présenté son budget primitif 2021 lors du conseil municipal du 16 Décembre 2020. Nous votons contre ce budget que nous estimons irréaliste. Il ne permettra pas de répondre aux enjeux économiques et sanitaires de l’année 2021. Julien Bony et Jean-Pierre Brenas ont précisé nos arguments lors de leurs interventions.

Contre le budget primitif 2021 de la majorité à Clermont-Ferrand

L’intervention de Julien Bony :

Un budget insincère et imprudent 

De grosses incertitudes planent sur les recettes alors que celles de 2020 ont connu déjà une très forte érosion, en raison notamment des confinements successifs. Vous avez cependant construit ce budget sur une hypothèse de recettes en hausse d’environ 1% par rapport à celles inscrites au budget primitif 2020. Pourtant, nous le savons, cette crise sanitaire est loin d’être derrière nous et ses conséquences seront encore bien réelles en 2021 sur les finances de notre collectivité. Vous avez donc fait preuve d’un certain optimisme voire d’un peu d’irréalisme. Avant d’être de grands optimistes, les élus se doivent avant tout de faire preuve de lucidité, un préalable pour anticiper les difficultés et prendre la mesure des efforts à faire pour affronter la crise.

Dans ce budget que je qualifierai donc à ce titre d’insincère, partant du principe que les recettes seraient quoiqu’il arrive au rendez-vous, vous ne vous êtes imposé aucune prudence sur les dépenses. Pourtant, dans ce contexte, il est indispensable de :

  • Soutenir l’investissement bien sûr, des dépenses qui alimentent notre économie locale et l’emploi, des dépenses utiles qui servent l’intérêt général.
  • Mais surtout de réduire les dépenses de fonctionnement parmi lesquels les dépenses superflues, les gaspillages, bref les dépenses relatives au train de vie et aux errements de la municipalité, des dépenses qui ne servent pas les intérêts de nos concitoyens.

Des dépenses de fonctionnement en hausse et un absentéisme record qui coûte cher.

Les dépenses de fonctionnement augmentent de +1,2 %. 56% de ces dépenses concernent les dépenses de personnel et ce poste augmente de 2,2 M €. Ces dépenses de personnel pâtissent d’un absentéisme record qui coûte cher et qui est bien supérieur à la moyenne des autres villes puisque dans un récent classement publié dans Le Figaro, notre ville arrive en 9ème position sur 51 pour l’absentéisme de ses agents. Devant ce constat alarmant, ce n’est pas les agents municipaux que nous blâmons, bien au contraire ! Ils exécutent des missions dans des conditions parfois difficiles et il faut leur rendre hommage pour leur engagement au service des Clermontoises et des Clermontois. Le classement de l’absentéisme des villes Française est disponible par ce lien.

Par conséquent, nous disposons d’une épargne brute largement insuffisante pour pouvoir investir de manière significative dans l’intérêt des Clermontois. D’ailleurs, d’après les derniers chiffres fournis par le ministère des finances, la CAF par habitant à Clermont est de 140 € quand la moyenne pour les villes de notre strate est de 196 € par habitant, soit une CAF par habitant 40% plus faible que la moyenne.

La dette de la ville continue de croitre

Quant à la dette, elle continue de croitre alors que paradoxalement le volume des dépenses d’équipement est en fort repli de 30% par rapport au budget primitif 2020. Nous saluons tout de même la campagne de rénovation thermique de plusieurs groupes scolaires même s’il faut préciser que ce n’est qu’une participation de la ville au plan de relance initié par l’Etat. Toujours selon les chiffres du ministère des finances, notre dette atteignait en 2019 près de 107% des recettes quand la moyenne de la strate est de 80%. L’encours de dette par habitant était alors de 1220 € quand la moyenne de la strate est de 1093 €. Malheureusement, ce budget ne semble pas prendre le chemin du désendettement.

Une sur-fiscalisation des Clermontois 

Enfin, je terminerai par une remarque concernant le produit des impôts locaux. Il représente à lui seul 65% des recettes de fonctionnement alors que la moyenne pour les villes de notre strate est de 48%. On peut légitimement s’inquiéter de cette sur-fiscalisation des Clermontois et de leurs impôts qui ont augmenté plus vite que leurs revenus ces dernières années. Au moment où vous commencez à préparer les esprits à une hausse de la fiscalité à la métropole, la logique voudrait que vous pensiez dans le même temps à desserrer l’étau fiscal à Clermont, question de logique et d’équité puisque l’essentiel des compétences donc des dépenses a été transféré depuis 2017 à la métropole, d’autant que le revenu par habitant à Clermont est l’un des plus faibles de cette métropole.

L’intervention de Jean-Pierre Brenas :

Jean-Pierre Brenas précise que nous ne sommes pas contre les dépenses de personnels et les dépenses sociales. Nous relevons le très fort taux d’absentéisme qu’enregistre Clermont-Ferrand. Celui-ci est dû à un mal-être au travail et à un dialogue social de mauvaise qualité à l’image de celui qui existe entre le Maire et la police municipale

Ce budget ne permettra pas de répondre aux enjeux de Clermont-Ferrand en 2021. Il ne permettra pas d’améliorer le quotidien des citoyens. Les dépenses de fonctionnement sont en hausse et la commune présente un train de vie trop important. L’investissement est donc réduit. Hors, nous avons besoin aujourd’hui d’avoir les moyens de protéger les Clermontois dans leur santé, dans leur emploi et dans leur sécurité.

C’est en 2021 que nous devons dépenser plus pour accompagner les citoyens dans cette crise sanitaire. Nous avons besoin d’améliorer la qualité de l’air dans les écoles. Nous avons besoin de deux maisons de santé aux Vergnes et à la Fontaine du Bac. Nous devons relancer l’économie, aller plus loin à la métropole dans les exonérations des charges, développer des aides plus importantes pour le commerce de proximité. La ville n’a pas les moyens pour répondre à ces enjeux dès 2021.

Parce que ce budget ne permettra pas de dégager des moyens suffisants pour protéger nos concitoyens dans leur santé, dans leur emploi et dans leur sécurité, notre groupe de votera pas ce budget primitif de 2021 pour Clermont-Ferrand.

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