« Je ne les retiens pas » – réaction aux propos d’Olivier Bianchi face à l’insuffisance de moyens dénoncée par la police municipale.

Lors du conseil municipal de Clermont-Ferrand qui s’est tenu vendredi 06 Novembre, les élus d’opposition ont interpelé à plusieurs reprises le Maire de Clermont-Ferrand au sujet du manque de moyens dénoncé par un syndicat de la police municipale.

Après un rapprochement indigne et sans fondement avec l’affaire américaine George Floyd, Olivier Bianchi a affirmé que si les policiers municipaux était en désaccord avec lui, ils n’avaient qu’à quitter Clermont-Ferrand et que des sanctions seraient prises à leur égard en cas de refus d’intervention sans les équipements de sécurité réclamés.

Extrait des propos tenus par le Maire de Clermont-Ferrand lors du conseil municipal du 06 Novembre 2020

Nous demandons au maire de retirer les propos qu’il a tenu lors du CM du 6 novembre 2020 à propos de la police municipale de Clermont et de présenter ses excuses à celle-ci.

Capture d’écran de la vidéo reprenant les propos du maire sur Facebook.
Publication partagée plus de 180 fois en 24h.

Vus par plus de 20 000 personne en 24h sur Facebook et Twitter, les propos du maire ont choqué au delà de Clermont-Ferrand et appellent une réaction de notre part face à cette position d’Olivier Bianchi.

Le Maire a d’abord affirmé qu’armer les policiers municipaux en France entrainerait dans les prochaines années « des dizaines d’affaires comme l’affaire George Floyd aux Etats-Unis ». Cette assimilation est indigne et en total décalage avec la police municipale de notre pays. Armer la police municipale ne fait pas des agents des assassins en puissance. Les policiers municipaux assurant des missions toujours plus difficiles, ils méritent davantage de considération de la part de celui qui est garant de la tranquillité publique et de leur propre intégrité physique.

Non, le Maire n’est pas le « patron tout puissant » de la police municipale. S’il exerce un rôle administratif auprès d’eux, il doit savoir que seul le Préfet peut légalement réquisitionner les agents et ce dans des circonstances bien particulières.

Olivier Bianchi oublie, ou ignore, que les policiers municipaux peuvent faire valoir leur droit de retrait s’ils estiment qu’il existe un danger grave et imminent dans l’exercice de leur fonction. Plus grave encore, il méconnait le fait que les policiers municipaux sont placés sous l’autorité du procureur de la République au cas où ceux-ci constatent une infraction. Ils n’ont donc aucun compte à rendre au Maire en matière de police judiciaire.

L’affirmation d’Olivier Bianchi selon laquelle il est « leur patron « et « qu’ils n’ont qu’à obéir » est non seulement inexacte mais surtout fort méprisante vis à vis de ces femmes et de ces hommes dévoués qui ont choisi de consacrer leur vie à la protection de nos concitoyens.

Ces propos abjects ont déjà fait le tour des polices municipales de France. Nous avons une pensée toute particulière pour les policiers municipaux de Nice. Que doivent penser de ces propos ces policiers qui, dans l’exercice de leur fonction, ont fait usage de leurs armes de service pour neutraliser un ennemi de la République Française ? Ces policiers sont des héros. Sans leur intervention, nous aurions à déplorer davantage de victimes à la suite de cet attentat.

Nous demandons au Maire de Clermont-Ferrand de retirer ses propos et de présenter des excuses publiques aux policières et aux policiers municipaux. Nous l’incitons à faire preuve d’humilité face à ces femmes et ces hommes qui ont un sens du devoir et de l’honneur à toutes épreuves comme en témoignent les récents événements. Nous nous inquiétons de la brutalité du dialogue social et de la violence des propos d’Olivier Bianchi qui ne se résument qu’à des menaces envers les policiers municipaux de Clermont-Ferrand.